30 novembre 2006

Pèlerin parrain

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Couvert d'écharpes.


Il pleut ; le port bruit. Pourquoi suis-je ici
À regarder le blanc navire aussi ?

Les quais sont gris d'une foule immobile.

Le soleil pend à travers les fumées.
Que te faut-il ? Tu souffres à hurler.

Le paquebot parti, voici la ville.

Hiver partout, un cauchemar fait d'eau
Et d'ennui drape à l'infini Bordeaux.

Et maintenant où seras-tu tranquille ?

C'est l'insondable où s'affole la pluie ;
Passé midi, d'un coup il fait nuit.

Maintenant où vas-tu chercher asile ?

Au cinéma, dans ce bar que tu vois
Plein de néon, de buveurs flous, de voix ?

L'insensé qui dit ces mots inutiles !


(Mohammed Dib, Ombre gardienne)
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29 novembre 2006

Et d'autres choses aussi

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Que je n'ose pas dire.


Je suis, je suis, je suis ce que je ne sais pas
un ustensile de comparaisons
pour tamiser les vieux proverbes
à l'heure où l'aube blanche s'écroule en larmes
je suis un vieux péché de gloire morte
posé très délicatement
ainsi qu'une émeraude de naissance
sur la falaise des coïncidences
je suis un acrobate de fortune
qui termine son numéro
dans l'exacte nuance de dérisoire
une guitare qu'une vierge démantèle
dans une crise folle de chasteté
je suis ce qui n'a pas d'importance
qui se confond avec l'image en filigrane
d'une future vérité dès à présent défigurée
je suis un noeud de cette corde
qui traîne dans le champ
que demain vous pourriez découvrir
explorer sur les échasses de l'angoisse
je suis cet argument que l'on emploie
quand on veut se crucifier
la couverture que l'on cherche
pour se coucher frileusement
dans un ultime témoignage
le parfum d'un atome devenu vertueux
l'aile d'un caillou qui cherche son amant
je suis aval de votre damnation
et la source qui naît de l'âme d'un volcan.
[...]

(Achille Chavée, De vie et de mort naturelles)
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28 novembre 2006

Voilà

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Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage,
Et quant tu tomberas dans la terre stérile
Je nommerai néant l'éclair qui t'a porté.

Mourir est un pays que tu aimais. Je viens
Mais éternellement par tes sombres chemins.
Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire,
Je suis ton ennemi qui n'aura de pitié.

Je te nommerai guerre et je prendrai
Sur toi les libertés de la guerre et j'aurai
Dans mes mains ton visage obscur et traversé
Dans mon coeur ce pays qu'illumine l'orage.

(Yves Bonnefoy, Du Mouvement et de l'Immobilité de Douve)
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27 novembre 2006

Semailles et moissons

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Pour les amateurs de fruits exotiques.



Tous les ans la saison et toujours sa couleur
......Sa forme son parfum,
Qui pourra nous guérir des matins similaires
......Qui jamais ne font qu'un ?

......Je voudrais pouvoir dire
Que le printemps est bleu de cristaux déposés
Sur l'herbe du corail qui rentre sous la terre.

Je voudrais que l'hiver suspende des lianes
......Aux arbres, que les singes
S'y mordent échauffés par le rougeur des neiges.

Il faudrait que l'été presse l'eau des étoiles
Que tout jardin devînt non pas un nid de feuilles
......Mais descente et cascade
Du jus noir expulsé par le ventre des poulpes.

Et surtout qu'à l'automne arrive un vent d'argent,
Un bain galvanisé par ce métal très blanc :
......La scintillante aurore
Des armures de la jeunesse, au vol du temps
......Perdues s'entrechoquant.

Si la saison faisait peau neuve tous les ans
Alors on guérirait de n'avoir pas changé.

(Gabriel Audisio, Poèmes du Lustre noir)
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26 novembre 2006

Oui

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Enfin...


Après tout je t’aimerai
Comme si c’était toujours avant
Comme si à force d’attendre
Sans te voir sans que tu viennes
Tu étais éternellement
En train de respirer près de moi.

Près de moi avec tes habitudes
Avec ta couleur et ta guitare
Comme sont ensemble les pays
Dans les leçons de l’école
Et deux contrées se confondent
Et il y a un fleuve près d’un fleuve
Et deux volcans s’élèvent ensemble.

Près de toi c’est près de moi
Et loin de tout est ton absence
Et la lune est couleur d’argile
Dans la nuit du tremblement
Quand dans la terreur de la terre
S’assemblent les racines
Et l’on entend tinter le silence
Avec le son de l’épouvante.
La peur est aussi un chemin.
Et entre ses pierres effrayantes
La tendresse peut marcher
À quatre pieds et quatre lèvres.

Car sans s’éloigner du présent
Qui est une bague délicate
Nous touchons le sable d’hier
Et dans la mer l’amour évoque
Une fureur incessante.

(Pablo Neruda)
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25 novembre 2006

Sur les galets

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Une gifle de mutisme


Au terme de ma course,
je me laisse tomber.
La terre vient à moi
comme une récompense.
La terre sur ma joue,
la terre sous mes paumes,
et je puis m’élargir
à lui cacher le ciel.
Un vaste écho de vagues
monte gonflé d’odeurs
et roule ses galets
à travers ma fatigue.
Un torrent taciturne
qui s’enfle sous les herbes
et prend la voix de l’homme
dont je porte le nom.

(Alexandre Toursky)
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24 novembre 2006

Répit

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De temps en temps les nuages
Nous reposent
De tant regarder la lune.
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(Basho)
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23 novembre 2006

Aérosol

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Insomnie et zapping





Des paroles — ondes brouilleuses...
Des paroles — particules projetées pour empêcher que grossisse dans l'autre... pour détruire en lui ces cellules morbides où son hostilité, sa haine prolifère...
Des paroles — leucocytes que fabrique à son insu un organisme envahi de microbes...
Des paroles déversées par tombereaux, sans répit, pour assécher des marécages...
Des paroles — alluvions répandues à foison pour fertiliser un sol ingrat...
Des paroles meurtrières qui pour obéir à un ordre implacable répandent sur la table des sacrifices le sang d'un frère égorgé...
Des paroles porteuses d'offrandes, de richesses ramenées de la terre entière et déposées sur l'autel devant un dieu de la mort assis au fond du temple, dans la chambre secrète, la dernière chambre...

(Nathalie Sarraute, L'Usage de la parole)

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22 novembre 2006

Noir miroir

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Allitération délicieuse


Quand tout s'éteint
que les ombres glissent des murs et s'aplatissent le long des plinthes
il y a ces feuilles mortes qui marchent sur les vitres
leurs paumes tournées vers l'intérieur

la fillette qui a troué la nuit de son doigt translucide
les prend pour des mariés et leur jette des poignées de riz
qui retombent du côté opposé à la pluie
tricotant un habit chaud pour le jardin si pauvre.

(Vénus Khoury-Ghata, Quelle est la nuit parmi les nuits)
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21 novembre 2006

Adieu

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Salut au pommier


Lune de minuit,
La terre endormie s'éveille à sa mémoire
de rondeur et de transparence
La blé mûrit....l'ombre blondit....seule une chevêche
crie sa frayeur d'être
par-delà le muret

Quelqu'un se lève....entend le murmure
s'émeut de ce que depuis l'éternité
tant d'autres ont vu et tu

il s'ouvre au silence
du pur lointain
qui s'éblouit

(François Cheng, À l'orient de tout)
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20 novembre 2006

Chez Jeanne

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Ceci n'est pas un canapé de velours rouge.


Aux cloisons de la salle à manger étaient accrochées des planches d'histoire naturelle en couleurs : des couleuvres sur une haie vive, des touffes de digitales, des hulottes perchées sur un arbre mort, un chasseur d'alouettes devant des miroirs. Resté seul, l'enfant allumait la lanterne sourde et projetait sa lumière sur les gravures, l'une après l'autre. Il possédait encore une vision, une sensibilité intactes capables de tirer un contentement inépuisable de ce qui s'offrait à ses yeux. On entendait vaguement remuer, au-dessus, dans la chambre de l'oncle François, puis tout bruit cessait. Il était minuit, une heure du matin — ou, peut-être, une heure qui n'avait de nom sur aucun cadran du monde.

Aux images dessinées se substituaient les créatures vivantes qu'elles contenaient en germe et qui pouvaient naître grâce à une certaine puissance d'imagination. Cette contemplation le saisissait tout entier, au point de le confondre avec ces oiseaux, avec ce chasseur, désormais réels, dont il s'appropriait l'existence.

Le temps mesuré par la pendule se volatilisait, comme la nuit, comme les murs emprisonnant le rayon de la lanterne sourde. Stéphane croyait passer de l'obscurité d'un bois au jour limpide d'une plaine où tout ce qu'embrassait la vue se trouvait miraculeusement réconcilié avec son être profond. Il devenait le chasseur posté devant les éclairs des miroirs tournants, vers midi, entre des meules et des charrues dételées, il devenait l'oiseau qui planait au loin sur le clocher minuscule signalant un village ; il lui suffisait de se penser en quelqu'un pour qu'aussitôt une sorte de mémoire, toujours disponible, lui en rendît le moi oublié.

(André Hardellet, Le Seuil du jardin)
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19 novembre 2006

Verts

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Hoe la la


Elle pose un pied dans l'eau mortelle,
la maison isolée continue
le conciliabule de pierres soudées
la boutique en est le sanctuaire
qui contient les cordes
la pierre à couteaux
le bocal de bonbons bleus
les sabots pour les pieds de douleur
le miroir en feu.

(Jean Follain, Usage du temps)
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18 novembre 2006

Sans hotte

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Mystère archaïque.




Ta robe, ô hareng, c'est la palette des soleils couchants, la patine du vieux cuivre, le ton d'or bruni des cuirs de Cordoue, les teintes de santal et de safran des feuillages d'automne !
Ta tête, ô hareng, flamboie comme un casque d'or, et l'on dirait de tes yeux des clous noirs plantés dans des cercles de cuivre !
Toutes les nuances tristes et mornes, toutes les nuances rayonnantes et gaies amortissent et illuminent tour à tour ta robe d'écailles.
À côté des bitumes, des terres de Judée et de Cassel, des ombres brûlées et des verts de Scheele, des bruns Van Dyck et des bronzes florentins, des teintes de rouille et de feuille morte, resplendissent, de tout leur éclat, les ors verdis, les ambres jaunes, les orpins, les ocres de rhu, les chromes, les oranges de mars !
Ô miroitant et terne enfumé, quand je contemple ta cotte de mailles, je pense aux tableaux de Rembrandt, je revois ses têtes superbes, ses chairs ensoleillées, ses scintillements de bijoux sur le velours noir ; je revois ses jets de lumière dans la nuit, ses traînées de poudre d'or dans l'ombre, ses éclosions de soleils sous les noirs arceaux !

(Joris-Karl Huysmans, Le Drageoir aux épices)

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17 novembre 2006

Recommandations

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Le troisième et dernier est pour bientôt.
Et après ?


Tu me lias de tes mains blanches,
Tu me lias de tes mains fines,
Avec des chaînes de pervenches
Et des cordes de capucines.

Laisse tes mains blanches,
Tes mains fines,
M'enchaîner avec des pervenches
Et des capucines.

(Jean Moréas, Les Syrtes)
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16 novembre 2006

Feu des quatre fers

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Quatre chevaux, sans leurs dragons, se sont
emballés quai de Javel. Ils ont traversé un fiacre
et son cocher Fouché.

(Félix Fénéon, Nouvelles en trois lignes)
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15 novembre 2006

Parfait secrétaire

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Peut mieux faire !



Maistre Alcuin, mon très amé,

Il m'es doux vous pouvoir féliciter du chant moult gentil qu'avés imaginé en l'oneur du brave et valeureux Roland, mon neveu, que Diex absolve. J'ay grand désir que m'en faissiez maintes copies pour miens amis.
Je vous envoye divers escripts de moy touchant l'hérézie d'Urget que j'entens combatre ains qu'icele d'Helipond ; mais il me fauldra vostre haute science car, sans ce secours, j'y faillirois.
J'entens aussy qu'il soit escript une grammaire pour la meilleure manière d'ortografier et d'escrire ; jà vous en ay parlé en nos entretiens, vous le sçavés et vous prie ne point laissier ce fait en l'oubly.
Ma fille Théodrade et ma seur Ysele on deu vous escrire. Car toutes deux sont trés apte à suivre vos doctes leçons et proufiter de vos conseils. Ma seur surtout est fortement inclinée à l'instruction, come le sçavez, et s'occupe moult d'aprofondir ce que luy avez enseigné. Aussy vous ont-elles en grand estime et veneracion.
Sur ce, mon très amé, escrivés moy et prins Dieu vous avoyr en ses graces.
Ce X juing VIICLXXIX
Carlelemagne, rex



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14 novembre 2006

Bref portrait en bleu

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Le bleu peut-il être fuligineux ?


Une histoire de bleu, Maulpoix
Le Fanal bleu, Colette
Le Lotus bleu, Hergé
Les Contes bleus du chat perché, Marcel Aymé
Le Bleu du ciel, Bataille
Le Train bleu, Agatha Christie
La Barbe-bleue, Perrault
L'Homme aux cercles bleus, Fred Vargas
Et plusieurs Guides Bleus.
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13 novembre 2006

Absolu

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Innombrables comme...


Du Dimanche au Samedi
les jours les saisons la vie
la mort tout le tremblement,
j'ai cru que je comprenais!...

Et tant pis s'il n'en est rien
car si nous sommes trop bêtes
faisons semblant de comprendre
pour faire peur à l'Espace :

peut-être est-il comme nous
fameusement embarrassé
quand il cligne des étoiles
comme s'il avait compris.

(Jean Tardieu, Le Fleuve caché)
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07 novembre 2006

Grâce

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Poser la lanterne, jouir.


Une étoile dans l'essaim des lampes électriques,
je n'ai pas mérité cette clarté.

Scintille quand même.

(Pentti Holappa, Les Mots longs)
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06 novembre 2006

Vil tentateur

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Il y a bien sûr
Assez à dire

Pour qu'on n'ait pas besoin
De commencer.

(Guillevic, Du domaine)
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05 novembre 2006

Petits pas

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Demandez le programme !






Comme j'étais parvenu à me hisser de plus en plus haut jusqu'au sommet où je m'assis sur un bloc de pierre créé apparemmant par la nature elle-même pour s'installer paisiblement et confortablement, je contemplai la riche étendue, aimablement étincelante, me délectai à la vue du lac et de son miroir éclatant où les maisons de la rive et les arbres se profilaient joliment, et dans le murmure du dimanche matin, je vis quelques personnes flâner tranquillement sur la route lumineuse et songeai à l'importnce du dimanche et à tout ce qui, à la ronde, dans l'espace, dans le ciel et sur la terre, semblait paisible et silencieux, infiniment bon, doux et aimable, et comme je réfléchissais alors à toutes les agitations et aux passions qui peuvent rendre notre vie incompréhensiblement tumultueuse ou incompréhensiblement triste surgit soudain de la ville toute proche, tel le messager ailé apportant une aimable nouvelle, tel l'envoyé bienveillant qui a pris sur lui de répandre la gaieté et la joie sur la terre et d'ériger la paix parmi les hommes, le son des cloches dominicales, porté à travers le délicat branchage des arbres jusqu'à mon château de roches.

(Robert Walser, Retour dans la neige)
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04 novembre 2006

Aux pieds du bavard

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De l'un à l'autre


Le silence de ce qui ne peut parler
est différent
du silence de ce qui peut parler.

La lumière et ses substitutions
ne se reflètent pas de la même manière
dans le premier silence et dans le second.
Les choses et leurs ombres
n'ont pas la même mesure.
La poussière et ses échos
ne se déposent pas de la même manière.

Les mains
ne se mentent pas de la même manière.
Et les mots pour mettre dans l'un
ne peuvent servir
à mettre dans l'autre.

Mais vaut par contre pour tous les deux
le grand silence indépendant
qui les entoure et nous entoure.

(Roberto Juarroz, Poésie Verticale)
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03 novembre 2006

En face

Restons sage.





Ce tableau a été exposé au Salon de 1869 ; il est un de ceux qui ont contribué à fonder cette réputation d'excentricité réaliste, cette renommée de mauvais goût qui s'est attachée à M. Manet.

(Pierre Enckell, Que faire des crétins — Les Perles du Grand Larousse)

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02 novembre 2006

Sidonie

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Omelette aux crevettes...


Voici des moules proposées
trop gentiment pour refuser
et qu'il faut manger devant celle
qui eut ce beau geste Pourtant
l'une d'entre elles sous les dents
c'est comme un poison que l'on croque
Mais on l'avale cependant
pour faire plaisir Après quoi
on rentre vivement chez soi
pour y faire son testament
trouvant absurde de mourir
pour une moule pire encore
pour l'avoir mangée afin de
ne pas froisser qui c'est peu dire
se moque de votre destin.

Il arrive que les héros
soient d'un ordre aussi clandestin.

(Georges Perros, Une vie ordinaire)
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01 novembre 2006

Voix perdue

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Ils étaient bien un peu smouales aussi, les borogoves.




Il était reveneure ; les slictueux toves
Sur l'allouinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux vaguaient les borogoves ;
Les verchons fourgus bourniflaient.

« Au Bredoulochs prends bien garde, mon fils !
À sa griffe qui mord, à sa gueule qui happe !
Gare l'oiseau JeubJeub, et laisse
En paix le frumieux, le fatal Pinçmacaque ! »

Le Jeune homme, ayant ceint sa vorpaline épée,
Longtemps, longtemps cherchait le monstre manxiquais,
Puis, arrivé près de l'arbre Tépé,
Pour réfléchir un instant s'arrêtait.

Or, tandis qu'il lourmait de suffèches pensées,
Le Bredoulochs, l'oeil flamboyant,
Ruginiflant par le bois touffeté,
Arrivait en barigoulant !

Une, deux ! une, deux ! Fulgurant, d'outre en outre,
Le glaive vorpalin perce et tranche : flac-vlan !
Il terrasse la bête et, brandissant sa tête,
Il s'en retourne, galomphant.

« Tu as tué le Bredoulochs !
Dans mes bras, mon fils rayonnois!
O jour frableux ! callouh ! calloc ! »
Le vieux glouffait de joie.

Il était reveneure; les slictueux toves
Sur l'allouinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux vaguaient les borogoves ;
Les verchons fourgus bourniflaient.

(Lewis Carroll, De l'autre côté du miroir et de ce qu'Alice y trouva)
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