28 novembre 2006

Voilà

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Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage,
Et quant tu tomberas dans la terre stérile
Je nommerai néant l'éclair qui t'a porté.

Mourir est un pays que tu aimais. Je viens
Mais éternellement par tes sombres chemins.
Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire,
Je suis ton ennemi qui n'aura de pitié.

Je te nommerai guerre et je prendrai
Sur toi les libertés de la guerre et j'aurai
Dans mes mains ton visage obscur et traversé
Dans mon coeur ce pays qu'illumine l'orage.

(Yves Bonnefoy, Du Mouvement et de l'Immobilité de Douve)
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