04 novembre 2006

Aux pieds du bavard

.
De l'un à l'autre


Le silence de ce qui ne peut parler
est différent
du silence de ce qui peut parler.

La lumière et ses substitutions
ne se reflètent pas de la même manière
dans le premier silence et dans le second.
Les choses et leurs ombres
n'ont pas la même mesure.
La poussière et ses échos
ne se déposent pas de la même manière.

Les mains
ne se mentent pas de la même manière.
Et les mots pour mettre dans l'un
ne peuvent servir
à mettre dans l'autre.

Mais vaut par contre pour tous les deux
le grand silence indépendant
qui les entoure et nous entoure.

(Roberto Juarroz, Poésie Verticale)
.

Aucun commentaire: