05 novembre 2006

Petits pas

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Comme j'étais parvenu à me hisser de plus en plus haut jusqu'au sommet où je m'assis sur un bloc de pierre créé apparemmant par la nature elle-même pour s'installer paisiblement et confortablement, je contemplai la riche étendue, aimablement étincelante, me délectai à la vue du lac et de son miroir éclatant où les maisons de la rive et les arbres se profilaient joliment, et dans le murmure du dimanche matin, je vis quelques personnes flâner tranquillement sur la route lumineuse et songeai à l'importnce du dimanche et à tout ce qui, à la ronde, dans l'espace, dans le ciel et sur la terre, semblait paisible et silencieux, infiniment bon, doux et aimable, et comme je réfléchissais alors à toutes les agitations et aux passions qui peuvent rendre notre vie incompréhensiblement tumultueuse ou incompréhensiblement triste surgit soudain de la ville toute proche, tel le messager ailé apportant une aimable nouvelle, tel l'envoyé bienveillant qui a pris sur lui de répandre la gaieté et la joie sur la terre et d'ériger la paix parmi les hommes, le son des cloches dominicales, porté à travers le délicat branchage des arbres jusqu'à mon château de roches.

(Robert Walser, Retour dans la neige)
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