26 novembre 2005

Tommy

HODIE

Exubérante flèche noire

Vingt-deux heures
Dix heures. Les chiens aboient
comme si on entendait
l'envers brutal du silence.
Comme si montait de la terre
une violence de voix
acharnée à mettre en pièces,
le calme à peine conquis
de la nuit. De temps à autre
ils se taisent et c'est, sans fin,
un clignotement muet,
un bourdonnement de bouches,
quelque chose comme des
lèvres entrouvertes, des mots
sans suite qui s'éparpillent
Et puis les cris recommencent.
Ils disent l'heure des dents,
le noir qui s'est mis à luire,
une obscure transaction
de racines et de ténèbres,
l'invisible connivence
de l'étoile et du charbon .

(Jacques Ancet, Vingt-quatre heures, l'été)

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