27 octobre 2006

Dilemme

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À quel saint se vouer ?


Au long des danses de la nuit,
Poserai-je jamais mon pied blanc
Dans le bond bachique jetant
Ma nuque dans la rosée
De l'éther, comme un faon
Dans les verts plaisirs de la prairie,
Quand, fuyant l'angoisse
De la chasse, il a échappé aux gardes,
Par-dessus les filets bien noués,
Et que le maître tonitruant
Pousse au plus fort la course de ses chiens ;
Il peine à la vitesse des tempêtes,
Il file à travers les plaines
Aux bords du fleuve. Il jouit
Des lieux sans hommes et de la verdure
À l'ombre de la forêt chevelue.

(Euripide, Les Bacchantes, Trad. de J. et M. Bollack)






Ainsi ai-je eu des danses nocturnes,
je ferai donc de nouveau dans l'ivresse
rebondir mes pieds blancs.
Je jetterai ma gorge
dans l'air que fraîchit la rosée,
pareille au faon qui s'ébat
dans la joie verdoyante des prés,
lorsque, les traqueurs évités,
il échappe à la chasse terrible,
franchit les filets bien tendus,
pendant que le chasseur
précipite en criant
la course de ses chiens.
Par l'effort de ses élans rapides,
le faon, comme la tempête, bondit
à travers la plaine
riveraine du fleuve,
se réjouit des lieux
désertés par les hommes,
et des jeunes pousses
de la forêt
à la feuillée ombreuse.

(Euripide, Les Bacchantes, Trad. de M. Meunier)
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