22 novembre 2005

Et les Papoux tant vantés ?

HODIE

Les princes des grenouilles se sont envolés.


Si un des époux vend la table, ce qui paraît être la résolution de ne plus jamais manger, n'est-ce pas épouvantable ? Quel est l'époux qui, rentrant dans son pauvre logement et y apprenant de l'autre que tout est vendu jusqu'à la table, ne s'écriera : Mais c'est épouvantable ? Allons plus loin.
L'époux vente ne devait-elle pas produire l'épouvante ? Les époux furent aussi esclaves et si le maître les époux vante, n'est -ce pas qu'il veut en effectuer la vente et, ainsi, à juste titre, les épouvante ? Nous sommes époux vantés valait : nous sommes vendus, nous sommes épouvantés. On vante sa vente. La savante la première offrit sa vente. Ce sont là des concordances d'ordre inférieur, mais cependant des vérités certaines, des constatations de faits accidentels dans tous les temps.
L'ai poux vente. Voilà un autre langage vulgaire, bas peuple. Une vente de poux produirait et produisit l'épouvante. J'ai poux, vaut : j'ai peur, en Basse Normandie. Les poux font peur...
Ainsi, dans le mot épouvantable, on trouve, entre autres, les mots ai, poux, époux, vend, vante, vente, et aussi table ; n'est-ce pas épouvantable ?

(Jean-Pierre Brisset, La Grande Nouvelle)

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