01 juin 2005

Miroir vénéneux

OLIM

Une tente de bédouins aux mâts de papier.


Ce fut seulement à partir de cette date que la chambre prit le large. Son envergure était plus vaste, son arrimage plus dangereux, plus hautes ses vagues. Dans le monde singulier des enfants, on pouvait faire la planche et aller vite. Semblable à celle de l'opium, la lenteur y devenait aussi périlleuse qu'un record de vitesse.

...

Ils ouvrirent le journal. Il contenait, revêtue d'un de ces papiers de Chine, qui se déchirent comme l'ouate, une boule sombre de la grosseur du poing. Une entaille montrait une plaie brillante, rougeâtre. Le reste était terreux, d'une manière de truffe, répandant tantôt un arôme de motte fraîche, tantôt une odeur puissante d'oignon et d'essence de géranium.

(Jean Cocteau, Les Enfants terribles)

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