23 avril 2006

Solitude

HODIE

Près d'une trompette fluo.


La nuit parfois ravive une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massif d'ombre.
Sa feuille d'or tient impassible au creux d'une colonnette d'albâtre par un pédoncule très noir.Les papillons miteux l'assaillent de préférence à la lune trop haute, qui vaporise les bois. Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux bords d'une frénésie voisine de la stupeur.
Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque dégagement des fumée originales encourage le lecteur, – puis s'incline sur son assiette et se noie dans son aliment.

(Francis Ponge, Le Parti pris des choses)

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