06 novembre 2005

Chant nocturne

OLIM

Des cendres qui battent sur mon coeur.


Qu'elle était belle ta chanson, Halewyn, dont j'ai retenu l'air, et qu'à mon tour je puis chanter. Et plus belle encore peut-être était ta voix, que je n'entendrai plus qu'au dedans de moi-même. Pour elle j'aurais quitté, sans un regret, les êtres qui me chérissaient et que j'aimais. Pour elle je serais allée sans esprit de retour de la mer changeante et farouche qui m'a vue naître, à ta forêt insidieuse, heureuse de me couler à tes côtés, j'aurais été ton humble écho mélodieux. Cela ne t'a point suffi. Et voilà pourquoi cette nuit ce n'est plus moi qui te suis. A mon tour je t'emporte, tout-puissant d'hier, je t'emmène inerte, ô toi qui prenais tout, sans vouloir rien donner.

(A. De Lauwereyns de Roösendaël, Contes et légendes de Fandre)

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