29 juillet 2005

Isolement

HODIE

Vert, amer, humide, sucré, brouter.




Tandis que l'on se bat.

Sur le plateau des campanules, mon ombre et moi ─ fantômes noirs ─ nous irons vers le crépuscule. Je veux oublier tout ce soir.

Un calme profond dans un arbre. L'étang rose a la paix du marbre et s'efface. Plus rien. Il reste la claire immensité céleste.

Rose, et le miroir du couchant, unie ainsi que sont les champs, la lune ronde au ciel voyage. Plus un oiseau, pas un nuage.

Vient-il des seuils du paradis, ou de mon rêve au bout du monde, l'aboi frais et que l'air grandit, des chiens qui le soir se répondent ?

Vers quels gouffres de bleu velours mon ombre et moi descendons-nous, cependant qu'un lent trait si doux partage au ciel ce grand faux jour ?

Éternellement, du hameau, la fumée droite et violette s'élève, alors que le plateau sombre en l'éternité muette.

La lune, à présent mi-voilée, de cette vapeur se déleste, elle vole où s'est étoilée la bleue immensité céleste.

Est-il en mon rêve, ce soir, d'aller juger l'humanité ? Il s'ouvre à mon âme, ce soir, la plus immense immensité.

(Paul Fort, Poèmes de France)

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